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Galop d'essai


Cette histoire est authentique dans ses moindres détails, et aujourd'hui je ne regrette pas de l'avoir vécue.

La première fois que je l'ai vu, il ne m'a pas plu. Cependant la décision ne m'appartenait pas, il ne m'était pas destiné, et, par malheur, ma fille l'a trouvé à son goût. À vrai dire, Fabienne se sentait dans l'urgence, il lui fallait un cheval immédiatement, pour oublier la mort brutale de sa jument. Or, s'il y a bien une chose que je ne sais pas faire, dans mon rôle de parent responsable, c'est résister au chagrin de mes filles. Et Fabienne avait pleuré sa jument jusqu'au désespoir, hébétée par sa disparition. Je crois que nous approchions de la fin de l'automne. Je me souviens de la carrière détrempée, des arbres dépouillés, des cris sinistres des corneilles lors de ce premier et unique essai. D'abord, nous avions observé le hongre de cinq ans dans son box, où il nous avait semblé agité, un peu sur la défensive. Ensuite, nous l'avions sellé et bridé, puis Fabienne était montée dessus, les mâchoires serrées, le casque vissé sur la tête. Au premier coup d'oeil, j'ai remarqué la disproportion entre la puissance du cheval et la silhouette vulnérable de ma fille. Certes, elle possédait un niveau d'équitation correct, assorti d'une volonté sans faille, mais à l'évidence ce serait insuffisant pour dominer cette machine de guerre. Car c'est bien ainsi qu'il m'est apparu : Hautain avait l'air d'un cheval de combat. Le rein court, le poitrail large, l'encolure forte, et une manière de frapper ses sabots qui en disait long sur son caractère. Néanmoins, il galopait souplement sous le ciel plombé de novembre, avec une sorte de rage ou de frayeur contenue. Très vite, l'instructeur a installé quelques obstacles pour faire la démonstration des qualités de l'animal qu'il comptait nous vendre. Et, tandis qu'il expliquait l'enchaînement du parcours à Fabienne, Hautain jouait au cheval à bascule, pliant ses jarrets dans l'attitude préparatoire à l'une des pires défenses et qui consiste à cabrer. Toutefois, il n'allait pas au bout de sa révolte, il se contentait de l'annoncer. D'une certaine manière, lorsqu'on va commettre une erreur, on le sait presque toujours. En tout cas, ce jour-là, je l'ai su. Les chevaux, je les connais depuis longtemps, entre eux et moi s'est tissée une très longue histoire au fil des décennies. Une histoire d'amour, d'exaltation et de larmes. Alors, même sans avoir le regard acéré d'un professionnel, je devine facilement à qui j'ai affaire, et je sais dans quelle catégorie ranger les chevaux, tout comme les cavaliers. Avec Hautain, je l'ignorais.



Mon avis : Je n'ai pas du tout aimer ni accrocher avec ce livre. J'ai voulu essayer les nouvelles mais ce n'est pas du tout pour moi. Trop courte et trop brouillon à mon goût. Une ou deux histoires se démarque un peu mais comme dit plus haut pas assez développé pour moi.C'est donc une lecture qui ne m'aura pas emballé personnellement. Mais peut être que pour d'autres ce sera un bon recueil.


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